samedi 5 mai 2012

Brève histoire du progrès - Chapitre 2


Il n’est pas surprenant que nous soyons tombés dans le piège. Après tout, comment aurions-nous pu résister à ce cadeau de Mère Nature? Un climat de plus en plus prévisible, des terres fertiles, des animaux et des végétaux en abondance. De quoi nourrir beaucoup de personnes sans trop se soucier du lendemain. Et quand le lendemain apporte sécheresse ou inondations, on fait nos bagages et l’on s’installe ailleurs. Tout le monde a son petit lopin de terre. Pas trop compliqué!

Jusqu’à ce que le voisin décide de se mêler de tes affaires. Lui, il sait où il s’en va. Si on l’écoute, nos conditions de vie vont être bien meilleures. Le savoir-faire, ça s’apprend et lui il sait l’enseigner. Pourquoi rester sauvages quand on peut être civilisés?
La civilisation c’est bien beau, mais ça prend aussi une culture. Pas besoin de s’en faire avec ça non plus parce que le voisin y a une et il est prêt à nous la donner.  En plus, sa culture s’adapte au besoin. Au pire, on la changera.

Bon là on est gras dur. On se lance dans cette expérience avec juste une idée en tête. L’amélioration de notre condition de vie; c’est ça le progrès!

Ah, mais un instant! Y a de plus en plus de monde alentour! On va manquer de nourriture. Faut en faire plus. Et si on la vend, y en a qui ne pourront pas s’en payer donc y vont partir. Pour aller où on ne le sait pas et on s’en fout pourvu que nous ayons assez de nourriture. Que veux-tu, c’est ça notre culture.

Alors si tu veux rester, tu t’arranges pour payer. Que tu le fasses maintenant ou que tu t’engages à le faire au bout d’un certain temps, tu fais tout pour rester. Et bien d’autres aussi. Personne ne veut redevenir un sauvage pas civilisé et sans culture.

 Alors, on fait encore plus de bouffe.

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